Amazigh Spring, un projet de BOZAR et Moussem, se concentre sur la culture et les luttes des Amazighs, les habitants indigènes d'Afrique du Nord. Dans ce cadre, nous présentons le court-métrage Bab Sebta de la réalisatrice et artiste visuelle Randa Maroufi.
Le film sera temporairement disponible sur cette page du 10 janvier 10h au 17 janvier 24h (uniquement en Belgique).
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Bab Sebta (FIDLab 2018) désigne en arabe Ceuta, enclave ibérique située au Maroc, face à l’Espagne. Littéralement, la Porte de Ceuta. « Passer » cette porte signifie entrer en Europe. De cette singularité géographique, Randa Maroufi en retient l’économie induite et les rapports de pouvoirs qui s’y révèlent. L’action ? Les petits transits frontaliers en tous genres et plus ou moins légaux qui s’y déploient. Le cadre ? Une frontière figurée par une surface plane à la théâtralité assumée, avec marquage au sol désignant les fonctions et les zones, évoquant par sa grisaille la surface vide d’un tableau d’école en attente d’inscription. Et le parti pris, un lent ballet, avec ses rituels, restitué au regard selon un point de vue dédoublé : à hauteur humaine, et, en surplomb, celui structurant des cartographes comme des hélicoptères de surveillance, indiquant les espaces, soulignant les distributions administratives et pratiques. Sa caméra glissant d’un point à l’autre, Randa Maroufi déroule en de longs plans les interminables files d’attentes, certains s’affairant là à la préparation de ballots ventrus et colorés, ici à la dissimulation de denrées ou encore soumis au contrôle. Défilent biscuits, électroménager, vêtements pliés, roulés, empilés, marchandises de toutes sortes. Autant d’événements réunis en un lieu unique, déployés en une fresque fourmillante, que l’on suit gestes après gestes. Rigoureuse chorégraphie des corps et des mouvements individuels et collectifs, nourrie en off de récits diffractés, de passeurs, de douaniers ou d’annonces policières, relatant trafics, ruses et astuces, laissant deviner les drames. Un Reenactment, contrebandières elles-mêmes comprises, pour une épopée déjouant l’écume et donnant à voir une cartographie géopolitique habitée. (N.F.)
Randa Maroufi (°1987, Casablanca) est diplômée de l'Institut national des beaux-arts de Tétouan, Maroc (2010) et de l'Ecole des beaux-arts d'Angers, France (2013). Elle est également diplômée du Fresnoy - Studio National des Arts Contemporains, Tourcoing, France (2015). Randa Maroufi était une artiste membre de l'Académie française des arts visuels de Madrid à la Casa de Velázquez en 2017 - 2018.
Elle appartient à la génération qui a grandi à une époque dominée par les images, et les collectionne avec autant d'empressement que de suspicion, en remettant constamment en question leur véracité. Elle préfère mettre ses fictions ambiguës au service de la réalité et travaille autour de l'espace public et des questions de genre, dont elle démêle les mécanismes.
Amazigh Spring, un projet de BOZAR et Moussem, se concentre sur la culture et les luttes des Amazighs, les habitants indigènes d'Afrique du Nord. Dans ce cadre, nous présentons le court-métrage Bab Sebta de la réalisatrice et artiste visuelle Randa Maroufi.
Le film sera temporairement disponible sur cette page du 10 janvier 10h au 17 janvier 24h (uniquement en Belgique).
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Bab Sebta (FIDLab 2018) désigne en arabe Ceuta, enclave ibérique située au Maroc, face à l’Espagne. Littéralement, la Porte de Ceuta. « Passer » cette porte signifie entrer en Europe. De cette singularité géographique, Randa Maroufi en retient l’économie induite et les rapports de pouvoirs qui s’y révèlent. L’action ? Les petits transits frontaliers en tous genres et plus ou moins légaux qui s’y déploient. Le cadre ? Une frontière figurée par une surface plane à la théâtralité assumée, avec marquage au sol désignant les fonctions et les zones, évoquant par sa grisaille la surface vide d’un tableau d’école en attente d’inscription. Et le parti pris, un lent ballet, avec ses rituels, restitué au regard selon un point de vue dédoublé : à hauteur humaine, et, en surplomb, celui structurant des cartographes comme des hélicoptères de surveillance, indiquant les espaces, soulignant les distributions administratives et pratiques. Sa caméra glissant d’un point à l’autre, Randa Maroufi déroule en de longs plans les interminables files d’attentes, certains s’affairant là à la préparation de ballots ventrus et colorés, ici à la dissimulation de denrées ou encore soumis au contrôle. Défilent biscuits, électroménager, vêtements pliés, roulés, empilés, marchandises de toutes sortes. Autant d’événements réunis en un lieu unique, déployés en une fresque fourmillante, que l’on suit gestes après gestes. Rigoureuse chorégraphie des corps et des mouvements individuels et collectifs, nourrie en off de récits diffractés, de passeurs, de douaniers ou d’annonces policières, relatant trafics, ruses et astuces, laissant deviner les drames. Un Reenactment, contrebandières elles-mêmes comprises, pour une épopée déjouant l’écume et donnant à voir une cartographie géopolitique habitée. (N.F.)
Randa Maroufi (°1987, Casablanca) est diplômée de l'Institut national des beaux-arts de Tétouan, Maroc (2010) et de l'Ecole des beaux-arts d'Angers, France (2013). Elle est également diplômée du Fresnoy - Studio National des Arts Contemporains, Tourcoing, France (2015). Randa Maroufi était une artiste membre de l'Académie française des arts visuels de Madrid à la Casa de Velázquez en 2017 - 2018.
Elle appartient à la génération qui a grandi à une époque dominée par les images, et les collectionne avec autant d'empressement que de suspicion, en remettant constamment en question leur véracité. Elle préfère mettre ses fictions ambiguës au service de la réalité et travaille autour de l'espace public et des questions de genre, dont elle démêle les mécanismes.